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Jusqu’à présent, les leaders politiques européens se sont bien gardés de faire la moindre déclaration qui puisse contrarier Donald Trump à deux mois de son retour à la Maison-Blanche. Angela Merkel, qui a été chancelière d’Allemagne jusqu’en 2021, elle, n’a nul besoin, dans sa retraite discrète, de s’adonner à la flatterie…

Dans ses mémoires à paraître, dont des extraits ont été publiés par l’hebdomadaire allemand Die Zeit, elle revient sur ses échanges avec Donald Trump au cours du premier mandat présidentiel de ce dernier.

« Il jugeait tout du point de vue de l’entrepreneur immobilier qu’il avait été », écrit-elle. « Chaque propriété ne pouvait être attribuée qu’une seule fois.

S’il ne l’obtenait pas, quelqu’un d’autre l’aurait. Pour lui, tous les pays étaient en compétition les uns avec les autres, le succès de l’un étant l’échec de l’autre; il ne croyait pas que la coopération peut accroître la prospérité de tous. »

« J’ai aimé cette image de résistance flexible. Et c’est dans cet esprit que j’ai essayé de résoudre mon problème avec l’Accord de Paris et Donald Trump.
Angela Merkel
Résister, sans rompre pour autant

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L’ancienne dirigeante chrétienne-démocrate trouvait la relation avec Donald Trump si difficile qu’elle avait même demandé conseil au pape François sur la manière de traiter avec lui.
« Sans citer de noms, je lui ai demandé comment il gérerait des opinions très différentes parmi de grandes personnalités », écrit-elle, évoquant une conversation qui s’est déroulée lorsque Donald Trump menaçait de retirer les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. « Il m’a immédiatement comprise et m’a répondu sans détour: ‘pliez, pliez, pliez, mais veillez à ne pas rompre’. »
« J’ai aimé cette image de résistance flexible. Et c’est dans cet esprit que j’ai essayé de résoudre mon problème avec l’Accord de Paris et Donald Trump. »
Les commentaires d’Angela Merkel sur Donald Trump se basent principalement sur sa rencontre avec lui à la Maison-Blanche en mars 2017. « Nous avons parlé à deux niveaux différents. Donald Trump à un niveau émotionnel, moi à un niveau factuel », écrit-elle. « Il ne prêtait attention à mes arguments que pour bâtir de nouvelles accusations à partir de là. J’en ai conclu que nous ne pourrions pas collaborer pour un monde connecté à Donald Trump. »
Quelques mois plus tard, après une réunion houleuse du G7 en Italie et dans le contexte du Brexit, elle appelait l’Union européenne, dans une déclaration qui a fait date, à se prendre en mains et à ne plus compter sur les autres.
Fasciné par Vladimir Poutine
Lors de sa rencontre avec Donald Trump en mars 2017, l’ancienne chancelière allemande se souvient aussi que le président américain tenait à avoir son avis sur Vladimir Poutine. « Il était manifestement très fasciné par le président russe. Dans les années qui ont suivi, j’ai eu l’impression que les hommes politiques aux traits autocratiques et dictatoriaux le captivaient. »



Source : L’Echo

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