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Lors d’une conférence de presse donnée le 19 décembre dernier, le président russe, Vladimir Poutine, avait estimé que le changement de régime en Syrie ne devait pas être vu comme une « défaite » de la Russie, malgré la possible perte du port militaire de Tartous et de la base aérienne de Hmeimim…

«Nous sommes venus en Syrie il y a dix ans pour éviter qu’une enclave terroriste y soit créée, comme en Afghanistan. Dans l’ensemble, nous avons atteint notre objectif. Ce n’est pas pour rien que, aujourd’hui, de nombreux pays européens et les États-Unis souhaitent établir des relations avec les nouveaux dirigeants syriens», fit en effet valoir le chef du Kremlin.

Fallait-il comprendre que l’ex-président syrien, Bachar el-Assad, n’était plus «utile» aux desseins de Moscou ?

En tout cas, ces derniers mois, Moscou a multiplié les contacts avec le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, où un «gouvernement de stabilité nationale», rival de celui établi à Tripoli, entend exercer sa mainmise sur la Cyrénaïque et le Fezzan, avec l’appui de l’Armée nationale libyenne [ANL].

Peu après la chute de Bachar el-Assad, la Russie aurait commencé à transférer « des ressources de sa base syrienne de Tartous vers la Libye », a ainsi affirmé Guido Crosetto, le ministre italien de la Défense, dans un entretien accordé au quotidien la Repubblica. Et, selon des sources du Pentagone citées par le Wall Street Journal, des systèmes de défense aérienne S400 et S300 auraient été redéployés sur le sol libyen.

Ce qui est certain, c’est que l’activité aérienne dans l’est de la Libye est supérieure à la moyenne, d’après le site italien ItalMilRadar. A priori, et en attendant que le port de Tobrouk puisse éventuellement prendre le relais de celui de Tartous, la Russie aurait accès aux bases d’Al-Khadim [est], d’Al-Joufra [centre], de Ghardabiya [près de Syrte] et de Brak Al-Shati [Fezzan].

Et, à en croire l’Agenzia Nova, une cinquième a récemment été ajoutée à cette liste, à : celle de Maaten al Sarra, située près des frontières avec le Tchad et le Soudan.

«La base de Maaten al Sarra est appelée à devenir un centre logistique clé pour les opérations russes en Afrique […] notamment vers le Mali et le Burkina Faso, où la Russie a déjà consolidé son dispositif militaire. En outre, elle est également stratégique pour la protection des routes d’approvisionnement vers le Soudan, un pays qui connaît une grave instabilité interne», a relevé l’agence de presse italienne.

Justement, s’agissant du Mali, la Russie est en train d’y renforcer significativement sa présence militaire, via l’ex-groupe Wagner [ou «Africa Corps»]. Ce qui n’est pas surprenant au regard des récentes déclarations de Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.

«La partie russe a exprimé sa détermination à continuer à fournir à Bamako l’assistance nécessaire pour résoudre les problèmes socio-économiques aigus, améliorer l’efficacité au combat des forces armées du pays, former les militaires et les forces de l’ordre dans l’intérêt de lutter contre les menaces terroristes persistantes», avait fait savoir la diplomatie russe, après un échange téléphonique entre M. Lavrov et son homologue malien, Abdoulaye Diop, en août dernier.

À l’époque, les paramilitaires russes venaient de subir de très lourdes pertes dans le nord du Mali, après être tombés dans des embuscades tendues par des combattants du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad [CSP-DPA] et par les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, lié à al-Qaïda].

En octobre, des photographies prises par satellite et examinées par le Center for strategic & international studies [CSIS] ont montré que d’importants travaux étaient en cours sur la base aérienne 101 de Bamako, avec la construction de « cinq grand bâtiments » ayant la « capacité potentielle d’abriter 400 à 500 soldats » et de plusieurs entrepôts afin, probablement, de «stocker et protéger du matériel militaire précieux».

Quoi qu’il en soit, de tels équipements viennent d’arriver à Bamako, d’après des images diffusées par la télévision Cap Mali +, le 17 janvier. Ainsi, au cours d’un «défilé» de plus de 30 minutes, on peut voir des chars T-72B3, des blindés de transport de troupe BTR-80/82A, des véhicules de combat d’infanterie [VCI] BMP-3, des camions Kamaz 4385 [récemment admis au service], des engins de génie, des canons ainsi que des blindés Spartak [dotés d’un canon automatique S-60 de 57 mm et présentés pour la première fois lors du forum Armée 2023], Tiger et Lens.

Au moins une embarcation fluviale fait partie du lot.

La provenance de ces véhicules n’est pas clairement établie. Certains d’entre eux portent l’inscription «H2200», ce qui suggère qu’ils ont été transportés par voie ferrée en Russie. Il est possible que d’autres ont été transférés vers le Mali depuis la Syrie.

Ces équipements étant, pour la plupart, récents, il est probable qu’ils soient destinés aux paramilitaires de l’Africa Corps. En tout cas, les Forces armées maliennes [FAMa] n’ont pas fait d’annonce au sujet d’une quelconque livraison de nouveaux véhicules… Et le colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako, n’a rien dit non plus lors de son «adresse à la nation», le 19 janvier.

«En vue de consolider les acquis de 2024 et d’envisager d’autres succès, le processus d’équipement des forces armées et de sécurité se perfectionnera en 2025 avec la mise en place d’une industrie militaire. Nous travaillons activement à l’installation de l’usine d’armement avec des unités d’assemblage d’armes individuelles et collectives, de montage de véhicules tactiques légers, de fabrication de munitions et d’explosifs à usage civil», a-t-il cependant assuré.

Source : https://www.opex360.com

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