
Au Mali, la grève des enseignants-chercheurs qui avait commencé il y a dix jours, le lundi 27 janvier, a été prolongée d’une semaine, jusqu’à samedi 8 février. Ils réclament leur prime de recherche, promise depuis 2017, mais jamais versée…
Pas de statistique officielle, ni des syndicats, ni des autorités, sur la grève en cours, mais le mouvement est très suivi : la plupart des universités et grandes écoles maliennes sont largement touchées, selon les témoignages recueillis par RFI. Pour autant, les autorités de transition restent parfaitement silencieuses, ce qui ne fait que renforcer la détermination des grévistes.
«C’est un manque de considération. Je comprends que les autorités aient des problèmes de trésorerie, mais un État, même s’il manque de ressources, doit faire preuve d’écoute et montrer sa bonne volonté.»
Cet enseignant-chercheur malien, gréviste et syndiqué, mais sans mandat représentatif, ne cache pas sa déception devant l’attitude du gouvernement de transition qui, selon lui, «ne fait que renforcer les frustrations et aviver la tension».
Au terme d’une première semaine de grève très suivie, les syndicats du supérieur n’ont pas même été reçus et n’ont obtenu aucune réponse de leur ministère de tutelle.
Les représentants syndicaux de la coordination Snesup-Secma, à l’initiative de la grève, n’ont pas souhaité s’exprimer, mais dans des messages destinés à leurs militants, et consultés par RFI, ils déplorent que le gouvernement joue «la carte de l’indifférence et de l’ignorance», et dénoncent «une attitude méprisante» qui «risquera de radicaliser les militants et polluer le climat de futures négociations».