
Le président de la transition, le général Assimi Goïta a présidé la cérémonie de présentation au drapeau de la 6ème cohorte du service national des jeunes (SNJ), ce jeudi 9 octobre 2025, à la place d’armes du génie militaire de Bamako….

Sous un soleil d’acier, la place d’armes du Génie militaire de Bamako se transforme en scène d’un spectacle inoubliable. Face au drapeau, le général d’armée Assimi Goïta, béret vissé, silhouette impassible, préside la cérémonie de présentation de la sixième cohorte du Service national des jeunes (SNJ).

«La présentation au drapeau national de ces jeunes recrues après six mois de formation intense à la défense nationale, au civisme et surtout à la formation professionnelle est tout un symbole. », a déclaré le président Goïta.

Ils étaient plus de 1 500 recrues à la place d’armes du génie militaire à être présentés au drapeau. Une cérémonie marquant la fin de leur formation militaire et civique et leur entrée dans le lot de la réserve stratégique.
Les tenues bien ajustées, le regard droit et confiant, ces nouvelles recrus viennent de boucler six mois d’une formation commune de base mêlant discipline militaire, éducation civique et apprentissage professionnel. Un simple rituel républicain ?
Non, une démonstration de stratégie politique, un manifeste en treillis d’un État qui entend refonder la citoyenneté par la rigueur et l’effort collectif.
Ce programme de formation traduit la « volonté de disposer d’une jeunesse bien formée aux valeurs civiques, c’est-à-dire une jeunesse qui a le sens du civisme, du patriotisme, de la responsabilité, du goût de l’effort, de la loyauté envers son pays. », a indiqué le chef de l’État dans son interview à la presse.
Un héritage oublié, une institution ressuscitée

Créé en 1983, suspendu après les soubresauts démocratiques de 1991, puis timidement rétabli par la loi n°2016-038, le SNJ n’avait jusqu’ici été qu’un fantôme administratif.
C’est le général Assimi Goïta, héritier d’une génération de militaires forgée dans la rigueur, la discipline, le patriotisme, qui lui redonne un souffle nouveau et un sens.
Là où d’autres multiplient les forums sur la jeunesse, lui préfère la méthode des casernes : action, discipline et symboles.
Sous sa présidence, le SNJ s’ouvre à de nouvelles cibles.
Désormais, même les fonctionnaires (magistrats, médecins, etc) passeront par cette école du civisme et du patriotisme.
L’idée, ambitieuse, est de faire de chaque agent public un maillon de la refondation nationale, un citoyen conscient de son rôle et de ses devoirs. « Servir la nation avant soi-même » : un appel au pâtriotisme et au don de soi au moment où l’État est lancé dans une vaste opération de reconstruction.

















Dans un Mali secoué par une décennie de crises sécuritaires, politiques et identitaires, due à des complots internes et externes, la relance du SNJ est un acte de foi. Un pari sur la jeunesse, mais aussi sur la possibilité de réconcilier l’autorité et la confiance.
Qu’on se rappelle que le président de la transition depuis les premières heures de son règne a toujours mis son espoir sur la jeunesse à travers cette déclaration devenue depuis un adage : «Nous sommes tous jeunes. Si j’échoue, c’est toute la jeunesse malienne qui aura échoué».
Dans l’esprit du chef de l’Etat, le Mali nouveau ne se bâtira pas à coup de slogans, mais par le retour du sens de l’État, du devoir et de la discipline collective.
Un laboratoire de la refondation
