0 0
Read Time:2 Minute, 30 Second

L’hypocrisie n’est pas une invention malienne. Elle existe partout dans le monde. Mais avant de critiquer l’humanité, faisons notre propre tour. Car ici, ce mal est devenu une seconde peau.
L’hypocrisie est un fléau plus dangereux que la pauvreté, plus contagieux que la maladie, plus destructeur que la guerre…

Elle s’infiltre dans les foyers, les amitiés, les administrations, les mosquées, les grins, les salons de coiffure, les boîtes de nuit, les ministères, les écoles… et dans les cœurs.

Tout le monde sourit. Tout le monde se salue. Tout le monde dit « mon frère », « on est ensemble ». Mais derrière, les couteaux sont bien affûtés. On te félicite en public, on te sabote en silence. Tu écris un bon texte ? Ils le lisent tous, mais personne ne like, personne ne partage. Pire, certains le critiquent dans l’ombre, pendant qu’ils t’applaudissent en face.

Quand tu échoues, ils sont les premiers à dire:  « Il exagérait »,  et les plus hypocrites t’envoient un message poli: « Force à toi », juste pour apaiser leur conscience.
Serveurs, gardiens, commerçants, chauffeurs, fonctionnaires, artistes, footballeurs, influenceurs, religieux… tous ont leur masque.

Chacun sa stratégie pour piétiner sans se mouiller. Le jour, c’est « mon ami », le soir, c’est « qu’il tombe ».
Même dans les familles, les rues, les bureaux, les salons, la trahison est déguisée en ami

Quand un dirigeant impose la rigueur, l’éthique, la transparence, tout le monde dit en silence : « Il fait du bon boulot ». Mais s’il est calomnié, attaqué, isolé, personne ne parle. « On observe », disent-ils. C’est ça, la lâcheté maquillée en sagesse.

Le manque d’argent est devenu l’excuse parfaite pour vendre son âme. Tout est business, les amitiés, les relations, les mariages, les nominations, les convictions.

On trahit pour un téléphone, une per diem, un poste, un reportage. La dignité est devenue un luxe. Même dans les mosquées, ils prient à côté de toi, et sortent murmurer contre toi. Ils boivent ton thé, mais alimentent le feu sous ta chaise.

Ce texte n’est pas un simple cri. C’est une alerte. Une gifle à cette société qui préfère les mensonges élégants aux vérités qui piquent. Il est temps de retirer les masques.

On ne bâtira jamais un pays fort avec des sourires faux et des silences complices. Il faut le courage de dire:  « je suis avec lui », quand il est dans la tempête. Il faut l’honneur de dire : « Je ne suis pas d’accord », quand tout le monde suit bêtement.

À ceux qui liront ce texte sans réagir : vous êtes libres. Mais un jour, ce sera vous. Et personne ne parlera non plus pour vous.
À ceux qui ont été trahis par des faux amis, faux frères, restez debout. Ne devenez pas comme eux.

Le vrai changement ne s’imposera que par la vérité, sans hypocrisie, sans faux-semblants. Tant que le mensonge se déguisera en silence complice, le Mali ne guérira jamais de ses plaies.

Source : Le Poing

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %
Previous post ÉDITO : Nous devons encore beaucoup apprendre de Modibo Keïta
Next post COOPÉRATION : Le Mali et l’Iran discutent du renforcement de la coopération dans la lutte contre le terrorisme