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Actuellement, il ne fait plus beau vivre dans la cité des trois caïmans et dans la quasi-totalité des villes de l’intérieur du Mali. Ce mal vivre est essentiellement dû à une pénurie de carburant sans précédent dans notre pays…

Dans les ateliers, les chantiers, les imprimeries, les champs, ses conséquences sont  non seulement  visibles mais incommensurables. Désormais des milliers de nos concitoyens se retrouvent en chômage technique, parce que  le carburant pour faire tourner les machines ou assurer les livraisons,  n’est plus visible. Cette  situation  difficile se généralise jusqu’à   affecter  les travaux artisanaux mais aussi  les activités des  chauffeurs, livreurs  et autres métiers.


Face à cette désolante conjoncture,  les populations ne décolèrent pas alors que les autorités de la Transition  tentent  de rassurer mais timidement. Le  PM  promet une mobilisation de tous les moyens possibles.  Ainsi, un plan d’actions  est en cours : sécurisation des convois, construction de nouveaux dépôts de carburant, mise en place d’une cellule de crise entre l’Etat et  les acteurs du secteur pétrolier pour juguler la crise. Néanmoins, la pénurie  de carburant  perdure  dans les stations-services  alors que  sa  revente s’effectue onéreusement sur le marché noir : le litre d’essence  se négocie (parfois) à 2500 FCFA contre  775FCFA,  prix plafond fixé  par l’Office malien du pétrole (Omap) et de la Direction nationale du commerce, et de la concurrence (DGCCC).  Pour apaiser les populations, des annonces vaines d’arrivages d’hydrocarbures sont constamment faites sur les réseaux sociaux   par des videomen (souvent proches du pouvoir). Alors que sur le terrain, les choses ne bougent guère.

Nous sommes présentement à la fin de l’hivernage.  Les paysans sont en train de  procéder  aux récoltes  et battages  des produits agricoles qui nécessitent du carburant. Or, cette substance énergétique  se fait de plus en plus  rare dans des grandes zones de production agricole comme l’Office du Niger. Ce tableau  non réjouissant doit  pousser le Gouvernement malien d’éviter, à tout prix, un scénario catastrophe. Où les récoltes (céréales)  n’arriveraient pas  à être transformées en produits finis. Encore qu’il y a  un risque  que les produits  disponibles  ne puissent pas parvenir  à leur lieu de consommation.  Ce  manque d’approvisionnement total des populations citadines du Mali en vivres et produits de première nécessité, risquerait  indéniablement de mettre fin à la résilience  dont les maliens ont longtemps fait  preuve.


Les autorités de la Transition sont désormais avisées. Elles sont  sur piste glissante où aucune erreur n’est permise. Elles sont donc invitées à  faire le jeu de la transparence en procédant à une meilleure communication de crise avec les canaux professionnels du métier.  Mais si la transparence est recommandée,  est-ce que la décision des autorités en charge de l’enseignement  dans notre pays  de  suspendre, pendant deux semaines (du 27  octobre au 09 novembre 2025),  les cours dans tous les ordres d’enseignement, aide-t-elle à faire baisser les doutes du citoyen lambda pour un retour rapide à un approvisionnement normal de carburant ? 

Une chose est certaine, la pénurie de carburant  a désormais atteint un seuil critique  où  tout espoir d’un ravitaillement normal des populations en carburant   dans un bref est hélas en train de s’estomper  peu à peu.



Gaoussou Madani Traoré

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