0 0
Read Time:3 Minute, 33 Second

Depuis la prise de la ville d’El-Facher par les paramilitaires soudanais des Forces de soutien de rapide (FSR), une escalade des violences cible notamment les civils. L’ONU s’inquiète d' »exécutions de masse »…

La guerre au Soudan, qui dure depuis 2023, a pris un nouveau tournant le 26 octobre dernier avec la prise de la ville d’El-Facher par des paramilitaires à l’issue de 18 mois de siège.

Quatre jours après la prise de cette ville du Darfour, dans l’ouest du pays, par les paramilitaires soudanais des Forces de soutien de rapide (FSR) en lutte contre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, le chef des opérations humanitaires de l’ONU Tom Fletcher a affirmé que la ville avait « plongé dans un enfer encore plus noir ».

« L’horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité », a-t-il dit devant le Conseil de sécurité, parlant d' »informations crédibles d’exécutions de masse » après l’entrée des paramilitaires dans la ville.

Les paramilitaires disent avoir arrêté plusieurs de leurs combattants
Les paramilitaires du FSR, désormais maîtres de l’ensemble du Darfour, qui couvre le tiers du pays, ont affirmé avoir arrêté certains de leurs combattants soupçonnés d’exactions massives. « En conformité avec les ordres de la hiérarchie et dans le respect de la loi, des règles d’engagement et de la discipline en temps de guerre, nos forces ont arrêté plusieurs individus (de nos forces) accusés d’exactions commises lors de la libération d’El-Facher », ont indiqué les FSR dans un communiqué jeudi soir.

Elles ont précisé notamment avoir écroué un combattant surnommé Abou Loulou vu en train d’exécuter des personnes non armées dans plusieurs vidéos dont l’authenticité a été confirmée.

L’AFP a identifié Abou Loulou dans des vidéos de son compte TikTok où il se targue de meurtres lors de l’offensive des FSR. Dans l’une de ces vidéos, il parle à des personnes non armées avant d’ouvrir le feu sur elles. Dans une autre, il apparaît avec des hommes armés devant des dizaines de cadavres et des véhicules incendiés.

Les FSR ont diffusé une vidéo montrant Abou Loulou derrière les barreaux dans une prison du Darfour en affirmant que des enquêtes avaient été ouvertes afin « de traduire en justice » ces combattants qui n’auraient pas respecté « les règles d’engagement ».

Sur le terrain, plus de 36.000 civils, ont fui depuis le 26 octobre El-Facher, alors que des organisations humanitaires craignant des massacres et des ciblages « ethniques » dans cette ville coupée des secours. Plus de 23.000 ont rejoint la ville de Tawila, qui abritait déjà environ 650.000 déplacés, selon des estimations de l’ONU et qui fait « face à une situation humanitaire critique ».

« Nettoyage ethnique »
Les dernières violences rappellent ce qui s’est passé au début des années 2000 au Darfour, marqué par des atrocités commises par les milices arabes Janjawid, dont sont issues les FSR.

Le Humanitarian Research Lab de l’Université américaine Yale (HRL), qui analyse des vidéos et des images satellite, conclut à « un processus systématique et intentionnel de nettoyage ethnique » contre les peuples non arabes du Darfour comme les Fours et les Zaghawas, « des déplacements forcés et des exécutions massives ».

Le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, s’est aussi inquiété de la propagation des violences notamment dans l’État voisin du Kordofan-Nord, parlant de « combats féroces » qui provoquent de nouvelles vagues de déplacement.

Des informations font aussi état « d’atrocités à large échelle commises par les FSR à Bara, au Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville », a dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l’ONU chargée de l’Afrique, faisant état d’au moins 50 civils tués ces derniers jours.

« Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s’élargit », a ajouté la responsable onusienne.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé à « mettre un terme immédiatement (…) aux hostilités ». Les pourparlers en vue d’une trêve menée depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les États-Unis, l’Egypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite sont dans l’impasse, selon un responsable proche des négociations.

J.Bro
ven. 31 octobre 2025
Source: bfmtv

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %
Previous post GAGNY TIMBO : «Hommages à son ami, Dr. Soumana Sacko»
Next post Dialogue russo africain : des matières premières à la formation, un partenariat stratégique