
Dans un mélange d’irréalisme géopolitique, de diplomatie spectacle et d’atlantisme aveugle, l’Union européenne a dégainé l’arme économique pour contrer l’invasion russe en Ukraine. Ces sanctions se sont révélées dommageables pour les Européens. Les séries de sanctions économiques appliquées par l’Union européenne dès l’intervention russe en Ukraine en février dernier, avaient pour objectif de fragiliser la Russie pour la forcer à cesser les hostilités.
Or, cette véritable guerre économique déclenchée par Bruxelles contre Moscou a très vite fait, comme déjà en 2014 avec les sanctions contre la Russie après l’affaire de la Crimée, de pénaliser également les pays européens.
La Russie est le cinquième partenaire économique de l’UE derrière la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Suisse. Et les relations commerciales avec la Russie sont plus ou moins importantes selon chaque pays membre de l’Union. Par exemple, la France est le premier employeur privé en Russie avec près de 160 000 salariés. Près de 500 entreprises françaises opèrent dans le pays de Vladimir Poutine, dont 35 entreprises du CAC 40 (groupe Mulliez avec ses filiales comme Auchan, Leroy Merlin, Décathlon ou encore Total, la Société Générale et Renault…).
Ainsi, en cédant aux diktats et aux pressions d’ONG (souvent liées à des gouvernements ou à des grands groupes anglo-saxons), d’associations humanitaires ou même du gouvernement ukrainien, les forçant à quitter la Russie, ce sont les sociétés françaises qui sont de fait elles aussi sanctionnées et cela aura nécessairement des répercussions négatives en France…
En Allemagne, 66% du gaz consommé vient de Russie.
C’est pourquoi, Berlin, même si elle a voté les sanctions, a fait en sorte que celles-ci ne touchent par leurs intérêts vitaux, notamment en renonçant à un embargo énergétique total à l’encontre de la Russie.
Dernièrement, à la suite de l’italien Eni, plusieurs gros acheteurs européens de gaz russe ont été forcés de trouver une solution technique afin d’effectuer le paiement en roubles, imposé par le Kremlin en représailles aux sanctions, sans faire eux-mêmes la conversion.
La Commission européenne s’est vue alors obligée d’accepter ce compromis, qui permettra donc de continuer à acheter du gaz… aux Russes ! Tout acheteur de gaz venant de Russie devra donc ouvrir un compte à Gazprombank.
Cette banque russe reçoit ainsi les paiements dans la devise du contrat, les convertit à ses frais sur un deuxième compte en roubles ouvert par la société européenne acheteuse de gaz et paie ainsi Gazprom, le fournisseur de gaz, en monnaie russe !
Selon l’agence Bloomberg, ce sont déjà 20 entreprises européennes qui ont ouvert des comptes auprès de Gazprombank pour payer le gaz russe en convertissant des euros en roubles.
14 autres clients ont demandé des documents nécessaires pour les ouvrir et quatre (dont Eni) ont déjà effectué le paiement en roubles !
Il portée de main. RT Share to FacebookShare to TwitterShare to TelegramShare to WhatsAppShare to Email EN DIRECT Page d’accueil / Opinions Le fiasco de la guerre économique de l’Occident contre la Russie 30 mai 2022 © Mikhail Metzel / AFP Suivez RT France sur Telegram Dans un mélange d’irréalisme géopolitique, de diplomatie spectacle et d’atlantisme aveugle, l’Union européenne a dégainé l’arme économique pour contrer l’invasion russe en Ukraine. Ces sanctions se sont révélées dommageables pour les Européens. Les séries de sanctions économiques appliquées par l’Union européenne dès l’intervention russe en Ukraine en février dernier, avaient pour objectif de fragiliser la Russie pour la forcer à cesser les hostilités. Or, cette véritable guerre économique déclenchée par Bruxelles contre Moscou a très vite fait, comme déjà en 2014 avec les sanctions contre la Russie après l’affaire de la Crimée, de pénaliser également les pays européens. Roland Lombardi est docteur en Histoire, géopolitologue et spécialiste du Moyen-Orient La Russie est le cinquième partenaire économique de l’UE derrière la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Suisse. Et les relations commerciales avec la Russie sont plus ou moins importantes selon chaque pays membre de l’Union. Par exemple, la France est le premier employeur privé en Russie avec près de 160 000 salariés. Près de 500 entreprises françaises opèrent dans le pays de Vladimir Poutine, dont 35 entreprises du CAC 40 (groupe Mulliez avec ses filiales comme Auchan, Leroy Merlin, Décathlon ou encore Total, la Société Générale et Renault…). Ainsi, en cédant aux diktats et aux pressions d’ONG (souvent liées à des gouvernements ou à des grands groupes anglo-saxons), d’associations humanitaires ou même du gouvernement ukrainien, les forçant à quitter la Russie, ce sont les sociétés françaises qui sont de fait elles aussi sanctionnées et cela aura nécessairement des répercussions négatives en France… En Allemagne, 66% du gaz consommé vient de Russie. C’est pourquoi, Berlin, même si elle a voté les sanctions, a fait en sorte que celles-ci ne touchent par leurs intérêts vitaux, notamment en renonçant à un embargo énergétique total à l’encontre de la Russie. Dernièrement, à la suite de l’italien Eni, plusieurs gros acheteurs européens de gaz russe ont été forcés de trouver une solution technique afin d’effectuer le paiement en roubles, imposé par le Kremlin en représailles aux sanctions, sans faire eux-mêmes la conversion. La Commission européenne s’est vue alors obligée d’accepter ce compromis, qui permettra donc de continuer à acheter du gaz… aux Russes ! Tout acheteur de gaz venant de Russie devra donc ouvrir un compte à Gazprombank. Cette banque russe reçoit ainsi les paiements dans la devise du contrat, les convertit à ses frais sur un deuxième compte en roubles ouvert par la société européenne acheteuse de gaz et paie ainsi Gazprom, le fournisseur de gaz, en monnaie russe ! Selon l’agence Bloomberg, ce sont déjà 20 entreprises européennes qui ont ouvert des comptes auprès de Gazprombank pour payer le gaz russe en convertissant des euros en roubles. 14 autres clients ont demandé des documents nécessaires pour les ouvrir et quatre (dont Eni) ont déjà effectué le paiement en roubles ! Lire aussi Guerre en Ukraine : Pourquoi Ankara s’oppose à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ? Il s’agit donc d’une pitoyable et hypocrite capitulation de l’Union européenne. L’essentiel pour Moscou étant d’éviter la saisie des paiements en euros ou en dollars dans des comptes ouverts auprès des banques occidentales. De plus, ces dollars et euros sont immédiatement revendus sur le marché des changes contre des roubles avec des frais de change facturés à la société européenne acheteuse de gaz. C’est la raison pour laquelle le rouble a non seulement retrouvé son taux de change d’avant le 24 février 2022, date de l’intervention militaire russe en Ukraine, mais il l’a même dépassé, narguant l’euro en train de dévisser et même le dollar américain ! Et dire que le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, voulait mettre l’économie russe à genoux et que les Occidentaux rêvaient de voir le rouble s’écrouler pour déclencher une inflation monstrueuse en Russie… Quant à la politique des sanctions contre le pétrole russe, c’est également un fiasco. Là encore, les divergences entre les États membres de l’UE sont patents. La Hongrie, dépendante à 100 % de l’énergie russe par gazoduc et oléoduc, a chiffré à 15-18 milliards d’euros le coût d’un arrêt de ses achats de pétrole russe pour expliquer sa demande d’exemption, suite à son exclusif approvisionnement russe, du projet d’embargo pétrolier de l’Europe. Certains pays européens, tels que la Slovaquie, la République tchèque ou la Bulgarie ne sont pas mécontents de voir la Hongrie monter au créneau. Les inconséquents dirigeants européens se sont
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