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Des cadres de différentes couches professionnelles sont mis en cause dans une affaire de fraude et de corruption portant sur plus de 23 milliards  de F CFA entre 2019 et 2022.

L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) a engagé des poursuites contre des personnes provenant de différentes couches socioprofessionnelles  constituées de membres des gouvernements successifs, élus, agents d’administrations générale et financières, justice, armée, affaires étrangères, établissements publics.

A l’origine, un énorme scandale de fraude et de corruption portant sur des montants faramineux de l’ordre de plus de 23 milliards de F CFA. En tout, 23 dossiers ficelés faisant état de présumés avoirs décelés dans des comptes bancaires de 23 personnes d’un montant dépassant 214 milliards de nos francs.

Au cœur de l’affaire  révélée dans son dernier rapport remis hier au président de la transition, Assimi Goïta l’exploitation de 2.812 déclarations de biens qui sont en net recul.

Aujourd’hui, le moins que l’on puisse dire est que la corruption, la concussion, l’avidité, la cupidité et les détournements des deniers publics ont atteint leur

point culminant. On pourrait même dire qu’ils sont institutionnalisés. Jamais le pays n’a été aussi pillé et le peuple aussi exploité. De temps en temps, la presse et les institutions de lutte contre l’enrichissement illicite scandalisées, finissent par donner des détails troublants. En dépit des freins, le commun des mortels sait que la corruption est devenue un sport national.

Comment panser les plaies ?

L’OCLEI ne se contente point d’enfoncer son stylo à bille dans la plaie ouverte, mais son combat le pousse à commanditer des études dont une rapporte dans les détails les techniques d’enrichissement illicite dans l’administration publique malienne. Avec à la clef une pile de recommandations à l’endroit des autorités qui vont de l’allègement, voire la suppression des privilèges de juridiction et les immunités dans les dossiers de délinquance financière ( une préoccupation prise en compte dans la nouvelle loi fondamentale) , au renforcement de la capacité des services domaniaux et fonciers dans la gestion de leurs archives, en passant la mise en place d’un cadre juridique de protection des lanceurs d’alerte et d’autre acteurs de la lutte contre la corruption, assortie de levée des obstacles à l’accès de l’OCLEI aux documents domaniaux et fonciers.

Une seconde étude a identifié une méthodologie objective et systématique de réparation annuelle des actions de lutte contre l’enrichissement illicite entre les différents secteurs de l’action publique.

Le chapitre consacré aux subventions étatiques accordées aux établissements secondaires privés renvoie en dernière analyse à l’interrogation : à qui profite la dépense d’éducation tournée vers l’enseignement privé sous contrat ? D’un point de vue descriptif, ces questions supposent de considérer les investissements respectivement consentis par l’État.  Il convient de rappeler le besoin scolaire reconnu couplé à l’idée de  contribution privée au service public d’éducation  ou de  service privé d’utilité publique. On sait que cela est de plus en plus contesté, puisqu’on sait aujourd’hui, sous l’effet des pratiques le gros des effectifs sont dans les écoles secondaires (dont un millier fonctionne avec des arrêtés présumés faux) et de moins en moins dans les établissements publics. Il ressort des investigations menées que de 2017 à 2021, l’Etat a versé en moyenne aux privées 49, 600 milliards de CFA, un joli pactole suffisant pour bâtir et assurer le fonctionnement régulier de 80 nouveaux lycées.

En clair, le gouvernement doit porter  ici toute son attention sur les financements et leur destination, autrement dit changer le fusil d’épaule en construisant des écoles aux fins de réaliser de substantielles économies.

Ibrahim Yattara

Source : L’Informateur

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