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La salle de conférence de l’ENI-ABT a abrité l’atelier de dissémination du Rapport ITIE 2020 et 2021, organisé par l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE-Mali) en collaboration avec l’association des enseignants et des étudiants miniers du Mali (AEM). Sous la houlette du ministère des Mines, cette rencontre vise à les étudiants à se familiariser avec les normes ITIE et les actions menées dans la gestion transparente des revenus issus des industries extractives.

C’était mardi 5 décembre 2023, en présence du Dr Mamadou Kéita, Consultant des Mines et Professeur d’Enseignement supérieur ; Pr Ingénieur Dialla Keita, membre du Comité de pilotage de l’ITIE-Mali ; Dr Youssouf Berthé, Directeur des Etudes de l’ENI-ABT ; Bassirou Dramé Secrétaire général de l’AEM ; entre autres.

Au cours de son discours d’ouverture, le Dr Mamadou Kéita, Consultant des Mines et Professeur d’Enseignement supérieur a rappelé que l’industrie extractive constitue aujourd’hui, l’un des piliers du développement de l’économie malienne.
Pour lui, l’objectif de cette campagne de dissémination des rapports ITIE 2020-2021 est de partager le contenu, les enseignements et les recommandations de ces rapports avec les universitaires et la presse du pays afin de contribuer aux débats publics visant à améliorer la gouvernance du secteur extractif au Mali. Cela, afin de garantir que les bénéfices à tous les maliens.

En effet explique-t-il, le Mali compte actuellement près de 13 mines d’exploitation industrielle d’or gérées par près d’une dizaine de sociétés multinationales.

L’exploitation artisanale d’or, bien que mal connue en termes d’information, fournit elle aussi une part non moins négligeable dans la production d’or au Mali.
L’industrie extractive représente aujourd’hui près de 70% des exportations du Mali avec en tête l’or comme premier produit d’exportation depuis 1999, devançant ainsi le coton.
Parlant du secteur minier, il contribue pour près de 10% du Produit Intérieur Brut ( PIB) de notre pays. Avec une production annuelle moyenne de 70 tonnes, le Mali est aujourd’hui classé 3ème pays producteur d’or en Afrique derrière l’Afrique du Sud et le Ghana. Cette production est essentiellement assurée par les mines industrielles.

Il indique que, la production artisanale, bien que peu connue pour des raisons de statistiques, représente près par an, soit moins de 10% de la production nationale de 6 tonnes.

Toutefois, il précise que la contribution du secteur minier au budget de l’État représente près de 25%, soit le quart du budget national. Cela représente une contribution financière de près de 400 milliards de FCFA par an.
《 Cette contribution se fait à travers la collecte de recettes fiscales sous forme d’impôts à la Direction Nationale des Impôts (67%), de droits de douanes payés à la Direction Nationale des Douanes (18%) et de dividendes, taxes ad valorem et de redevances superficielles payées à la Direction Nationale des Domaines et du Cadastre (15%)》, a-t-il avancé.
A l’en croire, l’activité minière est aussi une source de création d’emploi surtout en période de construction En période d’exploitation cette source reste limitée à cause du niveau de qualification plus élevé Les mines industrielles créent en moyenne près de 12 000 emplois directs par an. Les différents Codes miniers du Mali accordent une part importante à l’emploi local dans les mines industrielles plus des emplois directs générés par l’activité minière, les sites miniers sont aussi source d’un grand nombre d’emplois dérivés, visant à satisfaire les besoins des mineurs et de la population grandissante.

Cependant, souligne-t-il, malgré le manque de statistiques fiables, il est admis que l’exploitation artisanale fournit une activité à plus de 200 000 personnes.
Pour lui, les mines industrielles doivent également contribuer au développement des collectivités qu’elles habitent en finançant des initiatives de développement communautaire et en mettant à leur disposition des infrastructures sociales. Toutefois, selon des estimations, les réserves totales indiquées pour 2021 étaient d’environ 625 tonnes.
Cela signifie que les réserves d’or du Mali pourraient s’épuiser dans moins de 10 ans pour une production moyenne de 65 tonnes par an.
A l’en croire : 《 l’État malien doit donc intensifier sa politique de diversification des ressources minérales. Toutefois ces statistiques ne doivent pas cacher les multiples problèmes que connait l’industrie extractive 》.
Parmi ces problèmes il y a : 《 le manque de visibilité et de lisibilité dans la chaine de production et de distribution. Par faute de raffineries nationales, l’exportation de l’or brut ne profite qu’aux raffineries étrangères.
La chaine de commercialisation de l’or produit au Mali échappe au contrôle de l’état malien Le Mali, bien qu’étant le 3éme producteur d’or en Afrique, ne dispose d’aucunes réserves d’or pouvant soutenir son économie.
Le développement des communautés vivant dans les zones minières n’est toujours pas assuré à hauteur de souhait
Nonobstant, le Dr Kéita a noté que les différentes relectures du Code minier attestent la volonté de l’État d’apporter plus de transparence dans l’industrie extractive.
Pour une mise en oeuvre des recommandation ITIE, il a été recommandé au comité de pilotage de mettre en place un système de suivi des recommandations desdits rapports et de s’assurer de l’implémentation effective des défaillances relevées avec des délais fixés. Cet objectif pourrait être réalisé en : organisant des séances de travail périodique avec les parties prenantes pour élaborer les modalités pratiques pour l’application des recommandations ; planifiant des campagnes de sensibilisation avec des fréquences suffisantes et ; le suivi régulier de l’avancement de la réalisation des objectifs fixés.
Aissetou Cissé

ÉchosMédias

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