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Les femmes soutiennent l’économie à travers les activités commerciales qu’elles mènent quotidiennement. Pourtant visibles, mais pas souvent reconnues, elles occupent une place cruciale dans la distribution de la chaîne alimentaire. De la grande distribution de céréales, passant par les fruits et légumes, sans oublier la restauration, elles maintiennent l’économie de tout un pays.
Étant garantes de l’alimentation de la famille, un rôle que la société lui a conféré, elles sont aussi celles qui facilitent l’accès à de variétés d’aliments. Que cela soit les denrées de premières nécessités, les légumes, et même les fruits, aucun domaine de l’alimentation ne leur échappe.
Dans de nombreuses familles maliennes, les femmes sont amenées à assurer la cuisine, mais aussi à chercher de quoi manger. Dans cette quête, plusieurs d’entre elles font du commerce particulièrement dans le domaine de l’alimentation. Ce qui fait que le marché est majoritairement dominé par les femmes.

Les brèves du journal Mali Tribune
Très tôt, le matin, nous les retrouvons dans des sotrama avec des bagages, au bord des routes en train de vendre des repas chauds ou d’étaler leurs marchandises pour ceux qui veulent se ravitailler en produits alimentaires.
Nous avons suivi Mah, une vendeuse de légumes au marché de kalaban koro, qui se ravitaille chaque lundi et chaque jeudi au grand marché. Selon elle, il faut se lever assez tôt, vers 5 h 00 ou 5 h 30 pour se rendre au marché et faire ses achats, car ce n’est que comme cela qu’on trouve de bonnes offres chez les fournisseurs.
Une fois la marchandise payée, un ou deux jeunes la transportent vers la sotrama disponible et avec laquelle elle a l’habitude de travailler. Arrivée au marché, une partie est déchargée et l’autre sera stockée à la maison pour les autres jours à venir. À 7 h 05, elle finit de ranger sa place, comme d’autres d’ailleurs autour d’elles et attend la clientèle.
Habituée à l’exercice, Mah n’a pas mis beaucoup de temps dans la fixation de ses prix de vente.
Dans un autre registre, nous sommes allés chez tante Rokia, une vendeuse de beignet  » gnômi et Fourou Fourou » accompagné de pattes de bœuf. Ici, les clients sont majoritairement des chauffeurs, des maçons, des bagagistes, et même souvent des fonctionnaires qui sécurisent leur petit-déjeuner avant de commencer la journée. Je cite :  » Je suis à cette place depuis 8 ans, et j’ai beaucoup de clients qui passent par ici avant de vaquer à leurs occupations. Le jour où je n’arrive pas à venir, ça pose énormément de problèmes. Il y a des clients même qui partent chez moi pour voir si je vais pouvoir leur en vendre. Je pense que nous jouons un grand rôle dans l’alimentation, même en dehors de nos maisons » a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, nous retrouvons les femmes qui se sont focalisées sur la vente des fruits, qui contribuent à la bonne santé des personnes. Aminata Traoré, est l’une de ses femmes qui exerce ce commerce. Elle nous a expliqué le rôle de son activité : « Mon activité me permet d’offrir de variétés de fruits à mes clients qui n’ont plus besoin de se déplacer pour aller en ville. Les vielles personnes, généralement, aiment les fruits, et même les jeunes. Des fois même, je ravitaille les personnes malades, cela contribue à leur bien-être », dixit-elle.
En outre, elles sont nombreuses à jouer un rôle important dans l’accessibilité aux aliments de base. Si dans la conscience populaire, on les perçoit le plus souvent comme des vendeuses, nombreuses sont propriétaires de parcelles cultivables.
Maraîchage, culture de céréales, transformation agro-alimentaire, les femmes sont de plus en plus impliquées dans la production et dans la grande distribution. Selon les statistiques, les femmes rurales contribuent pour plus de 55,8 % à la production agroalimentaire nationale. Ces activités sont également liées à la diversité alimentaire des enfants.
Toutefois, elles rencontrent des difficultés et peinent à développer des entreprises rentables afin de profiter de leur travail. Leurs accès aux actifs de production, ainsi qu’au contrôle et à la gestion des ressources demeurent très limités. Cela constitue un défi majeur pour l’amélioration des résultats nutritionnels. En plus, les femmes sont confrontées à la cherté des denrées alimentaires et peinent à trouver un rendement sur investissement, ce qui affecte la bonne nutrition des populations, en particulier des enfants qui sont les plus touchés.
Pourtant, maillons essentiels dans la chaîne de distribution, les femmes maliennes assurent le maintien de l’accessibilité des aliments par la population. En renforçant l’autonomie des femmes en général et en encourageant leur participation aux activités économiques en particulier, l’état peut avoir un impact positif et significatif sur la nutrition des femmes et des enfants dans tout le pays.
Des efforts sont encore nécessaires pour améliorer la condition des femmes, en particulier dans les zones rurales, afin qu’elles puissent avoir accès aux ressources.
AFANOU KADIA DOUMBIA/Malijet.com
Source : Malijet

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