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Il ne serait pas le propre d’un seul régime. La pratique est courante depuis l’instauration de la démocratie dans notre pays en 1992, après la chute du général Moussa Traoré en mars 1991. La fuite sciemment organisée de certaines personnes impliquées dans les détournements de deniers publics. La transition va-t-elle échapper à cela ?

En dépit de l’assurance donnée par le colonel Assimi Goïta, président de la transition, lors de la présentation des vœux aux forcés vives de la nation à Koulouba, que personne ne sera épargnée dans le cadre de la lutte contre la corruption, l’opinion nationale reste dubitative. Elle considère déjà qu’un tri sélectif s’opère dans les affaires de corruption qui défraient la chronique. Elle s’interroge sur les cas de certaines personnes dont les noms sont cités dans le dossier sulfureux de la société Énergie du Mali (EDM- SA). Il se murmure à Bamako que des grosses pointures auraient, en complicité avec certains hauts placés, pris la poudre d’escampette. Cette nouvelle se propage comme une traînée de poudre sans le moindre démenti des structures en charge du dossier scandaleux. Et jette le doute sur l’annonce fracassante du colonel Goïta à mener une lutte impitoyable contre les prédateurs de notre Trésor public.
Pour Mansa Coulibaly, ingénieur statisticien, on est habitué à ce genre de discours de protection des proches qui parviennent à s’enfuir avec la complicité de ceux qui déclenchent l’opération dite main propre. Il rappelle le cas d’un cadre de l’ACI, accusé de détournements de fonds publics dans les années 1990. Selon lui, ce dernier, avec l’aide du régime d’alors, s’est tiré d’affaire. André Moussa Koné, comptable, dira qu’à l’instar des régimes précédents, la lutte contre la corruption sous la transition se terminera en queue de poisson. Quant à Fatoumata Traoré, pharmacienne, elle pense que les arrestations en cours sont un écran de fumée pour laisser échapper des parents, proches qui bénéficient des soutiens des personnalités influentes du pouvoir. Enfin, Souaïbou Diallo, universitaire, pense que les régimes démocratiques qui se sont succédé, se sont abrités derrière le slogan creux de guerre contre la mauvaise gestion pour mettre leurs hommes à l’abri de la justice. Selon lui, la lutte contre la corruption est lancée contre les opposants au régime en place et en même temps, elle sert de couverture aux cadres du parti au pouvoir, dont on parvient par des subterfuges à leur faire quitter le pays.
Ces inquiétudes exprimées par nos compatriotes corroboreraient certaines informations selon lesquelles des personnes citées dans des dossiers brûlants de corruption auraient pris la tangente. Selon des sources, elles auraient bénéficié de la couverture des tenants du pouvoir pour échapper à la justice. On citerait les cas d’un officier impliqué dans l’affaire de vente de parcelles dans la zone aéroportuaire, d’un parent d’un des dirigeants les plus influents de la transition, qui serait trempé jusqu’au cou dans le dossier de l’EDM-SA.

Espérons que cette lutte contre la corruption aille jusqu’au bout pour le bonheur des Maliens dont ce fléau a anéanti les efforts de développement de notre pays. Pour cela, l’initiative présidentielle de n’épargner personne doit bénéficier du soutien de tous les citoyens épris de paix et de justice.

Source : Inter de Bamako

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