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Le gouvernement de la transition a accordé une oreille attentive aux cris de cœur incessants appelant à la dissolution de l’Association des élèves et étudiants du Mali, à travers notamment les Assises nationales de la refondation. Lors du conseil des ministres d’avant-hier mercredi, l’AEEM a été purement et simplement dissoute. Cette association, au lieu d’être au service des étudiants, était devenue un sac encombrant.  

Cette demande de dissolution avait également été réitérée par les participants aux travaux des états généraux de l’éducation.  Ceux-ci avaient proposé la suppression de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) au niveau de l’enseignement secondaire et recadrer ses actions au niveau supérieur. Le gouvernement vient de prendre sa responsabilité en la bannissant tout simplement des milieux scolaire et universitaire. Cette décision courageuse est-elle synonyme de la fin du cartel dans l’espace scolaire et universitaire ? quelle structure ou organisation défendra désormais les nobles causes des élèves et étudiants ?

L’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) créée pour la défense des intérêts des élèves et étudiants était devenue une menace pour l’avenir de ceux-ci. Depuis belle lurette, cette association s’est égarée du bon chemin en abandonnant ses principaux objectifs qui sont pourtant légitimes et pertinents. Cette structure qui a une histoire, un parcours pour avoir été une organisation dont le poids a compté dans la lutte contre le régime autoritaire de Moussa TRAORE pour l’avènement de la démocratie n’est plus le reflet de ses ambitions initiales et entre les mains de groupuscules de personnes. Ceux-ci, qui règnent en maitre absolu, étaient à la limite vénéreux.

La défense des intérêts des élèves et des étudiants étaient devenus un business pour les secrétaires généraux et ses clans en se partageant les avantages liés à leur poste. Ainsi, à cause à l’AEEM, nous avons vu des étudiants, sans autre opportunité, se faire des millions de FCFA en complicité souvent avec des enseignants ou l’administration scolaire. L’argent étant devenu le nerf ‘’de la chose’’, les rivalités et les leaderships au sein de l’association étaient virulents où l’épreuve de la force est le moyen de se faire entendre. Une véritable jungle où c’est la loi du plus fort qui s’impose. Ainsi, l’AEEM était arrivée à un stade où elle était devenue très nocive, sans parler des grèves intempestives et de violences qui se soldent parfois par des blessures et des morts d’hommes.

Le renouvellement des différents bureaux a toujours donné lieu à de violents affrontements à coups de fusil et d’armes blanches. Cela s’explique par le fait que l’AEEM a cessé de défendre la cause des étudiants et est devenue une organisation dont les membres courent derrières des avantages pécuniaires.  Le dernier exemple en date est l’assassinat lâche d’un étudiant de la FSEG, le 28 février 2024, sur la colline du savoir.

Considérée comme un danger pour l’école et l’avenir des enfants, les participants aux travaux des états généraux de l’éducation, dont le rapport final a été remis au Président de la transition cette semaine, ont recommandé la suppression de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) au niveau de l’enseignement secondaire et recadrer ses actions au niveau supérieur.

Les autorités de la transition viennent d’accorder une oreille attentive aux différentes sollicitations en faveur de la dissolution de l’AEEM. Une décision qui enlèvera certainement une épine des pieds des parents d’élèves et un ouf de soulagement pour les enfants qui désirent étudier dans les espaces scolaires où la violence est bannie.

En tout cas, nous osons croire qu’avec la dissolution de l’AEEM, l’école malienne sera débarrassée des cancres qui semaient le désordre et la violence. Mais, devrons-nous jeter le bébé avec l’eau du bain. Il faut reconnaitre que les objectifs initiaux qui ont prévalu à la création de l’AEEM sont légitimes et pertinents. Ce n’est pas parce que des brebis galeuses ont dévié cette association de sa trajectoire qu’il faudrait la rejeter et ignorer son importance.

Après cette dissolution, les acteurs de l’école doivent mener la réflexion afin de mettre en place une nouvelle structure qui aura comme objectif de défendre les intérêts des élèves et étudiants. Pour ce faire, tout doit être mis en œuvre pour éviter les erreurs du passé en mettant en place des critères rigoureux pour être membre de cette structure. Sinon, laisser les élèves et les étudiants à leur triste sort sans aucune association qui défend leur cause sera une injustice de la part des autorités. Ce qui est sûr, pendant longtemps, le combat légitime de cette association a permis de faire bouger de nombreuses lignes en termes d’amélioration des conditions d’études.  

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info Matin

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