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Le thème général de la neuvième édition du Forum international de Dakar traite de «l’Afrique des potentiels et solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle».


Le chanteur sénégalais Baba Maal a revisité son répertoire de quarante ans pour coller au thème de la neuvième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, ouverte lundi 27 novembre à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar. Tout de blanc vêtu, le célèbre musicien a rejoué « Daande Lenol », cet opus en langue pulaar qui veut dire « la voix du peuple », avec une partie de son orchestre éponyme.
Il y invite les Africains à faire revivre leur héritage historique pour le développement inclusif du continent, sous l’œil admiratif des chefs de l’Etat sénégalais et mauritanien qui semblent apprécier le sens du vibrant message comme une des « solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle » de l’Afrique. Le président Macky Sall a notamment estimé que « ce sujet met en lumière les contrastes de notre continent » qui, malgré ses énormes potentialités naturelles et de développement, fait encore face à des problèmes d’insécurité et de coups d’Etat.

Pour le président sénégalais, les prises de pouvoir militaires au Burkina Faso, en Guinée, au Mali, au Niger et dernièrement au Gabon ne reflètent pas l’image de cette « Afrique qui progresse sur la voie de la démocratie ». Se tournant vers les officiers militaires venus de divers pays et nombreux dans la salle, Macky Sall a indiqué que le continent « a besoin de pause pour travailler pour le développement ».
Comme pour se faire l’écho des récents événements en Sierra-Leone, avec l’annonce d’une tentative de coup d’Etat dimanche 26 novembre, il note « qu’on ne peut pas se lever tous les matins » pour faire face à des « mutineries ». Pour une solution durable à ce phénomène qui a commencé à prendre de l’ampleur dans certains pays ouest-africains, l’ancien président de l’Union africaine (UA), qui termine son dernier mandat à la tête du Sénégal en avril 2024, soutient qu’il « faut une rencontre entre les chefs d’Etat et les chefs militaires africains ». Son homologue bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, qui s’est fait représenter par son Premier ministre Geraldo Martins pour l’édition de ce forum, préconisait plusieurs mois en arrière la mise sur pied d’une « force anti-putchs » alors que l’annonce de ce projet n’a pas pu dissuader des putschistes dans plusieurs pays de la région.
Résultats probants
Saluant « la clairvoyance et le leadership » de son homologue sénégalais, le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani soutient que « l’amélioration politique et sociale » est l’une des clés principales pour faire face à l’insécurité en Afrique et « son corollaire, les coups d’Etat ». Il estime que « jusqu’ici les résultats en matière de sécurité sont plutôt probants » dans son pays qui partage des frontières avec des pays tels que le Mali qui n’arrivent pas à éradiquer les groupes terroristes qui ont remplacé l’Etat dans certaines zones en commettant des exactions sur les populations ainsi que des trafics de tous genres.

Toutefois, « nul ne peut se sentir en sécurité » tant que « ses voisins » ne le sont pas, a précisé M. Ghazaouani, rappelant la mise en place du G5 Sahel pour mieux lutter contre le terrorisme jihadiste dans les principaux pays du Sahel touchés par le fléau même si le Mali a récemment quitté cette organisation militaire. Mais au-delà de la réponse militaire dans ce défi, le président mauritanien a souligné que les gouvernements africains doivent fournir plus « d’efforts en matière de gouvernance » alors qu’il « faut travailler à apaiser la vie politique et arrêter les animosités ethniques » pour surtout faire face à l’instabilité institutionnelle. Cela doit passer pour lui par « valoriser le rôle des communautés, des leaders sociaux, de la société civile et des organisations communautaires de base ».
S’il partage complètement ces réflexions, le président Macky Sall a appelé tout de même à mettre fin aux « règles et pratiques qui appauvrissent l’Afrique », reformulant de nouveau son plaidoyer qui consiste à « réformer le Conseil de sécurité des Nations unies » composé depuis la fin de la seconde Guerre mondiale des cinq pays vainqueurs au moment où l’essentiel des pays africains étaient encore colonisés.
Le président Sall demande en outre la réforme des institutions de Bretton Woods, connues à travers la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, pour être « plus représentatives des réalités de notre continent » souvent considéré comme une seule entité ou un seul pays, déplore-t-il, malgré les spécificités d’une région à une autre.
Réformes et financement du développement
Il faut donc que « l’impôt soit plus payé » dans les pays africains où les « richesses extractives » sont générées en lieu et place des pays développés. Pour Macky Sall, l’Afrique doit pouvoir « compter sur ses propres ressources » pour financer son développement. Il salue dans cette optique la conclusion fin 2021 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de l’accord définitif sur une réforme de la fiscalité internationale établissant un taux minimum d’imposition sur les sociétés de 15%.

Toujours dans la dynamique des « progrès sur la lutte » qu’il mène pour l’Afrique, il se félicite de l’adhésion de l’UA dans le cercle restreint du G20 constitué des pays les plus industrialisés du monde. Mais pour le chef de l’Etat sénégalais, cette dynamique « pourrait être renforcée » par l’application des décisions prises lors des conférences internationales sur le climat « pour une meilleure justice climatique ». Parce qu’il est inconcevable pour lui qu’on interdise aux pays africains d’utiliser « leurs énergies fossiles » pendant que les pays développés, qui « polluent » beaucoup plus la planète, continuent de les utiliser.
La neuvième édition du Forum de Dakar, qui a réuni à l’ouverture lundi matin pas moins de « 400 participants, dont des décideurs civils et militaires, des experts et des chercheurs provenant de tous les continents », se poursuit ce soir par des panels sur les approches collaboratives face aux défis sécuritaires, les dynamiques humaines et sécuritaires en Afrique, l’opérationnalité de la Force africaine en attente de l’UA et la cybersécurité face aux enjeux du numérique sur le continent.
Selon les organisateurs, ce rendez-annuel, qui sera clôturé demain mardi après des discussions sur « les solutions face à l’instabilité institutionnelle », permettra de « mobiliser et valoriser » les ressources humaines et « proposer des solutions africaines » aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle. C’est le moment choisi, ce matin, par un autre chanteur sénégalais, Ismaila Lô, pour clôturer la cérémonie d’ouverture en entonnant son célèbre titre « Jammu Afrika », la paix de l’Afrique, captant l’attention de l’assistance dont l’hôte Macky Sall et ses invités de marque.
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Source : Apanews

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