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En dépit de circonstances de plus en plus en leur défaveur, les dirigeants européens maintiennent leur rhétorique agressive à l’égard de la Russie. Selon Guévorg Mirzaïan, l’Europe paiera le prix de cet entêtement. Peut-être même sur son sol. Analyse.

Il faut moins parler de la guerre et s’y préparer davantage. C’est ce qu’a déclaré le président finlandais Alexander Stubb. Selon lui, la rhétorique occidentale est récemment devenue si agressive qu’elle « pouvait facilement saper le sentiment de sécurité et la confiance en l’avenir de la jeune génération ».

Difficile de le contredire quand il s’agit de paroles, et, curieusement, quand il s’agit d’actions. Ces derniers temps, des responsables européens ont en effet battu tous les records en termes d’agressivité dans la rhétorique anti-russe.

À savoir qu’il s’agit non seulement de personnalités de la Commission européenne (qui placent l’idéologie au-dessus de la pragmatique et ont annoncé une croisade contre Moscou) et des représentants du Parlement européen et de l’assemblée parlement du Conseil de l’Europe (qui, apparemment, n’ont plus rien à faire), mais aussi des dirigeants des pays européens.

Les dirigeants européens croient-ils ce qu’ils disent ? Par exemple, le président français Emmanuel Macron qui, avec une insistance qui mériterait un meilleur usage, a refusé d’exclure l’envoi de troupes occidentales en Ukraine.

Alors que cette proposition n’a pas obtenu l’aval de ses collègues de l’Union européenne, presque tous parlent de la nécessité de se montrer plus rigoureux envers la Russie.

Notamment en termes de préparatifs à la guerre contre elle, car, après avoir pris le contrôle de l’Ukraine, Moscou voudrait à les croire curieusement occuper les pays baltes, la Pologne et même l’Allemagne.

Il est très probable que les responsables européens n’y croient pas eux-mêmes. Ils ont besoin de leur rhétorique russophobe pour atteindre des objectifs politiques. Tout d’abord, pour conquérir des postes de dirigeants à l’intérieur de l’Europe, où le leadership est maintenant déterminé en grande partie par le degré de russophobie et la volonté de s’opposer au moins verbalement à la Russie.

C’est pourquoi Emmanuel Macron parle de l’envoi de troupes, le chancelier allemand Olaf Scholz se vante de la deuxième place (après les États-Unis) dans le classement paneuropéen en volume d’aide à l’Ukraine, et le premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé son intention de réorganiser l’économie pour la mettre sur le pied de guerre.

Cependant, le problème est que ces jeux politiques de belligérance n’ont pas d’assise matérielle. Premièrement, parce que les Européens en fournissant du matériel militaire à l’Ukraine ont vidé leurs propres stocks. Un certain nombre de pays européens se plaignent de ne plus avoir de missiles, de chars, de systèmes de défense antiaérienne et d’autre matériel.

Les Européens condamnés à financer le complexe militaro-industriel américain Deuxièmement, le complexe militaro-industriel européen ne parvient pas à combler rapidement toutes les pénuries qui en résultent.

Notamment parce que dans un certain nombre de pays, ce complexe militaro-industriel n’existe plus. Par exemple, au Royaume-Uni, qui « réorganise l’économie pour la mettre sur le pied de guerre », il n’y a plus de fabrication de chars. La dernière usine de chars a fermé il y a de nombreuses années.

En fait, il n’y a quasiment plus de construction aéronautique car le projet aéronautique paneuropéen est également sur le point de fermer. La construction navale existe toujours mais il n’y a pas assez d’équipages à affecter sur les nouveaux navires. Le constat vaut également pour l’Allemagne et même la France.

En fait, les Européens devront acheter massivement du matériel américain pour reconstituer leurs réserves. Et ainsi, en fait, financer le complexe militaro-industriel américain au dépens de leurs propres contribuables. Surtout si Donald Trump arrive au pouvoir aux États-Unis, pour qui l’achat de matériel américain deviendra l’un des facteurs de loyauté.

L’Europe doit se préparer à une guerre… contre elle-même Pourtant, même dans ce cas, les armées européennes ne seront pas prêtes à une guerre avec la Russie. Et moins encore pour une guerre avec « l’Axe du Mal » d’aujourd’hui, par lequel Rishi Sunak entend la quasi-alliance entre Moscou, Téhéran, Pékin et Pyongyang.

Les armées des pays européens ne tiennent même pas la comparaison, ni sur le plan de la quantité, ni sur le plan du matériel, ni même sur celui des technologies, avec les forces armées des quatre pays en question.

Cela s’explique en partie par le fait que l’armée russe a acquis une expérience significative lors du conflit en Ukraine qu’elle a généreusement partagée dans le cadre de sa coopération militaire et technique avec Pékin et Téhéran à coup sûr, et même avec Pyongyang.

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Source : RT en français

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